2017 / 2019

« Apprenez que de cette passion, il ne me reste que ce qu’il est nécessaire pour défendre l’entrée de mon coeur à tout autre. »

 Création théâtrale nominée dans les catégories : du meilleur spectacle tout public, de la meilleure actrice 1er rôle et meilleur acteur 2ème rôle aux P'tits Molières 2018.

La Princesse de Montpensier ou la violence d'une passion

D'après "Histoire de la princesse de Montpensier" de Mme de Lafayette

Adaptation : Eliane Kherris

Mise en scène : Vincent Auvet & Eliane Kherris

Distribution : Chloé Genet & Florence Leroy Gaussen (en alternance), Romain Isselée, Jean Lespert et Michel Miramont

Durée : 1h15

 

Ce court récit paru anonymement en 1662 semble annoncer « La princesse de Clèves », éditée en 1678 et considérée comme fondatrice du roman d’analyse des XIXème et XXème siècles. Les deux oeuvres mettent en scène des personnages princiers dans un contexte historique se situant sensiblement à la même époque : la Cour des Valois dans les dernières années du règne d’Henri II et au début du règne de Charles IX. De 1558 à 1559 pour la princesse de Clèves ; de 1563 jusqu’à la Saint Barthélemy (1572) pour la princesse de Montpensier.

 

On retrouve dans les deux textes la même analyse subtile, la même dissection des sentiments, les mêmes conflits raciniens entre devoir et amour. Mais la concentration d’événements historiques et privés, ramassée dans la forme courte de la nouvelle, confère une fulgurance au récit de la princesse de Montpensier. La violence de la passion amoureuse des personnages y fait écho aux violences des guerres de religion, du fanatisme et des luttes de pouvoir. Les passions publiques comme les passions privées conduisent à la catastrophe et au massacre de la Saint Barthélemy.

 

Marie de Montpensier et Henri de Guise sont jeunes, dotés d’une grande énergie et veulent être maîtres de leur destin. Chacun de son côté, ils se révoltent contre leurs parents qui ont arrangé leurs mariages selon les intérêts des grandes maisons princières dont ils sont issus, sans tenir compte de leur inclination mutuelle. Mais si Henri peut s’accomplir au travers de ses faits d’armes sur les champs de bataille et dans les intrigues de cour, Marie, elle, reste assujettie aux désirs et aux ambitions de son père, puis de son mari.

 

Vieil ami et mentor du prince de Montpensier, le comte de Chabannes a renié sa foi protestante par amitié pour lui. Incarnation de l’humaniste de la Renaissance, croyant profondément aux valeurs de culture et de tolérance, il va être pour Marie un instrument d’émancipation, mais contribuera involontairement à sa perte par excès d’amour.

 

La nouvelle fait ainsi la distinction entre les âmes « hautes » qui aiment l’autre plus qu’elles-mêmes et finissent par mourir de désespoir d’amour - Marie, Chabannes - et celles qui s’accommodent du réel et y trouvent de quoi servir leurs intérêts et leurs passions : Henri de Guise, inconstant et amoureux de sa propre gloire, oubliera Marie et la laissera mourir loin de lui ; assouvissant sa jalousie morbide, le prince de Montpensier se détournera de sa femme mourante et finira par se réjouir de la mort de son fidèle ami.

Théâtre classique

Tout public (dès 15 ans)


A propos de l'adaptation et de la mise en scène :

 

Cette adaptation se veut au plus près de l’écriture de Mme de Lafayette, en la restituant sous forme de dialogues tout en gardant la pureté, l’élégance et les sinuosités de la langue. Elle suit le fil du récit, en réintroduisant dans les dialogues les événements historiques qui en forment la toile de fond, dans un aller retour permanent entre histoire singulière et histoire du siècle.

Elle est structurée en 19 séquences mettant en scène les protagonistes dans des lieux intimistes : chambres et salons privés de leurs demeures - à la campagne ou à Paris -, antichambres des palais royaux où ils attendent d’être reçus et où ils s’entretiennent en secret. Le parti pris est de voir les personnages dans leur intériorité, en proie à leurs luttes et conflits intimes, en marge et en contrepoint des lieux où ils sont en représentation et en action : la Cour, les champs de bataille.

Un même acteur incarne les figures d’autorité et de pouvoir : l’ordre patriarcal (le marquis de Mézières), puis marital (le prince de Montpensier) ; le pouvoir politique de la famille royale (le duc d’Anjou) et des grandes familles princières (le duc d’Aumale). L’évocation des lieux se fera notamment par des jeux de lumière et de clair obscur et par quelques éléments de décor stylisés. Le travail sur le son permettra de créer un décor sonore et d’évoquer le «hors champ» : le bruissement de la Cour, le dehors.

 

Tarif  : 18€ / Tarif réduit (chômeur & sénior*, billetterie internet du TDM )  : 14€ / Tarif étudiant, - de 26 ans, partenaires, PassCulture19e  : 10€* / Tarif - de 12 ans : 8€*

*  (sur présentation d'un justificatif au guichet du théâtre)